.s’oublier encore., les addictions d’ADVM
Cette analyse est entièrement personnelle, elle ne prétend pas détenir la vérité sur ce qu’a voulu transmettre
l’artiste mais tente seulement d’exprimer ce que l’auteur a ressenti lors de son écoute.
Après s’être endormi avec les étoiles tout en faisant moins de bruit que les démons qui occupent sa fast life, Advm a sorti son quatrième et meilleur projet de l’année le 24 novembre 2023, .s’oublier encore. Dès la première écoute, l’auditeur comprend assez vite l’état d’âme d’Advm : il va mal, très mal, il est même proche de la mort. En effet, il est devenu addict, et cette addiction semble vouloir le tuer. De l’alcool au rap, en passant par l’amour, plongez dans la tête et le cœur malades d’Advm et découvrez si ses addictions l’ont mené à sa propre mort.
L’alcool, l’addiction mortelle d’Advm
Le thème prépondérant de l’album, l’addiction qui l’obsède, l’enferme et le détruit, c’est l’alcool. Au fil de l’album, elle gagne de plus en plus en d’importance, comme si S’oublier encore représentait l’état d’Advm et que chaque morceau était un verre de plus à engloutir. Absente des deux premiers morceaux, mentionnée pour la première fois dans le troisième morceau de l’album, .croire c la sécurité., elle semble tout d’abord bienfaitrice pour le jeune rappeur, lui permettant d’oublier ses problèmes et la misère du monde le temps d’un verre. Dans le morceau suivant, .à la C., le rappeur devient déjà un peu plus dépendant de l’alcool, mais boire semble rester une sorte de loisir pour lui, ou du moins une activité sans danger. Sur les deux morceaux suivants, l’alcool, associé à l’amour, commence à devenir quelque peu inquiétant, car il fait « perdre toute notions de sentiments » à Advm, qui finit même par comparer le corps de son ex à une bouteille de vin mais de manière méliorative. Mais c’est sur .leendemain. que l’alcool prend le statut d’addiction, que ce soit avec la répétition de « encore un verre » en intro, ses effets sur la santé d’Advm avec « les maux d’tête à cause de l’alcool » ou sur son mental avec « L’alcool me bouffe l’esprit, ça m’bouffe l’esprit, ça m’bouffe le mental ». Après une répétition des noms « alcools » et « drogues », traduisant l’accumulation des liqueurs et substances dangereuses dans le corps meurtri du jeune artiste, il finit par se remettre en question avec « Pourquoi on pense qu’à s’faire du mal ? ». Il perçoit enfin la vraie nature destructrice de l’alcool, qu’il voit comme un poison dont il est prisonnier, comme l’indique également le nom du morceau suivant, VICES ET DÉSILLUSIONS. Sur cette instrumentale planante produite par LABLONDE, l’artiste ne rappe pas mais on peut l’entendre dire « j’arrête l’alcool c’est fini » une conviction rendue immédiatement vaine et illusoire par la femme à côté de lui, qui lui répond « nan mais vraiment !». Les cris en fond à la fin du morceau semblent retranscrire l’état du rappeur, entre le mal de tête insupportable et l’évanouissement. Il explique sur .tisweed., en featuring avec le rappeur angevin Owen, que s’il ne peut pas stopper cette addiction néfaste, c’est « pour garder l’inspi’ ». L’alcool devient ainsi indispensable pour le rappeur car sans lui, il ne peut plus rapper. Après un morceau romantique où il prétend avoir « perdu la raison », la gradation alcoolique atteint son paroxysme dans les trois derniers morceaux où le mental et la vie d’Advm deviennent des cobayes pour la boisson alcoolisée qui s’en donne à cœur joie. L’alcool et l’instrumentale dramatique produite par le N rendent le morceau .enfin s’oublier. apocalyptique, où l’auditeur assiste au suicide violent et radical du jeune rappeur. En effet, à cause de l’alcool, il oublie entièrement ses moments arrosés, son corps « se décompose », son mental et son sommeil sont morts, massacrés par les verres de trop, il se décrit comme « rongé » par l’alcool, le bonheur semble à présent impossible pour lui et au fond de sa bouteille il ne trouve que de la douleur et de la déprime. Au niveau familial, son propre père a honte de lui et son propre frère est « parti » à cause de l’alcool et de ses effets sur le comportement. Si sur Demain, le dernier morceau de son projet précédent, il prétendait que tout le temps qu’il avait perdu à cause de l’alcool allait être rattrapé, qu’il allait se reprendre en main et que sa joie de vivre allait revenir, il semble résolu sur .enfin s’oublier., incapable de s’échapper de l’emprise de la boisson. Il en conclut que sa vie d’artiste a toujours été possédée par l’alcool, et qu’elle n’a fait qu’empirer depuis le dernier projet. Il termine son premier couplet en se décrivant avec « les dents en sang à chaque brossage, le corps qui s’décompose à chaque dosage », et il explique qu’il a même détruit son avenir dans le rap avec son état instable dû à l’alcool chez Universal, symbole de tremplin pour son succès musical. Sur le refrain, il répète « on va tiser » en l’accolant à « ce soir », « demain » ou « hier », afin d’oublier non seulement ses problèmes mais toute sa vie. A l’instar de la répétition du mot « encore » à la fin du morceau, chaque « on va tiser » semble représenter chaque verre, chaque bouteille qu’il engloutit jusqu’au dégout, jusqu’au black-out, jusqu’à sa mort intérieure. Le morceau tragique à l’ambiance épique mais étouffante, où Advm dégoute violemment l’auditeur de l’alcool, présente un deuxième couplet encore pire où le rappeur n’arrive plus à aimer quoi que ce soit, jusqu’à se trouver lui-même répugnant. Il se diagnostique amnésique, ce qui explique le titre de l’album, .s’oublier encore., puisqu’au quotidien, à chaque fois qu’il boit, il oublie tout. Le rappeur semble même ivre pendant son couplet, s’en prenant de manière hasardeuse aux étudiants en médecine et en psycho aux penchants alcooliques. Dans une unique prise de conscience, il arrive à se demander pourquoi il s’autodétruit alors qu’il n’a qu’une vie, mais la réflexion est vaine car le refrain revient et il est à nouveau dévoré par son alcoolisme. Sur .enfin changer. (outro) l’artiste introverti fait sa propre psychanalyse et remet en question toute sa vie. L’instrumentale aux sonorités tristes mais au tempo calme composée à nouveau par Le N semble retranscrire l’état apaisé d’Advm, sauvé par cet exercice sur lui-même. Comme sur l’outro de .moins de bruit que ses démons., son projet précédent, il se persuade qu’il va arrêter l’alcool et la drogue, que son corps va redevenir sain et qu’ainsi il pourra atteindre le bonheur. Il conclut le son en appelant à vivre avant qu’il ne devienne vieux et se convainc qu’il va changer. Mais l’espoir est de courte durée, car arrive le dernier morceau de l’album, .dans le sang. (conclusion), et il brise lui-même son espérance en affirmant sa dépendance à l’alcool. Il se compare même à un esclave, enchaîné à sa propre addiction au pouvoir destructeur. Si l’auditeur assiste à la noyade d’Advm, qui se « baise le foie », « s’éclate le bide », «perd la tête » et « se noie », il contemple également la mort lente des clients du bar, des alcooliques, puis de la société toute entière et enfin sa propre mort, prophétisée par Advm. En effet, sur les voix angéliques et le piano sublime dirigés par allx, il critique tout d’abord les clients du bar dans lequel il travaille, prêts à se ruiner financièrement pour ruiner leur santé et leur mental. Ensuite, il s’en prend à la société et sa banalisation de l’alcool, qui, contrairement à la drogue, est particulièrement dangereuse à cause de sa légalité et de son omniprésence dans les fêtes et les grands évènements. Il résume ce danger par la phase « Ne pas savoir que tu peux devenir addict, c’est pire que l’être ». Il s’adresse ensuite à l’auditeur et le fait culpabiliser en lui demandant « Est-c’que t’es déjà allé en soirée en t’disant qu’si y a pas d’alcool, ça t’ferait chier ? » et en ajoutant « Tes potes, c’est juste un prétexte à être bourré ». Le morceau se conclut sur Advm qui se tue en buvant, signant la fin de l’album et de l’intensification progressive et tragique de l’alcool et de ses effets néfastes. Cependant, il est important de rappeler que si l’ancien Angevin boit, c’est pour trouver l’inspiration, afin de rapper, et le rap pourrait bien être aussi néfaste que l’alcool pour lui.
Le rap, de simple passion à addiction nocive
A l’image de l’alcool, l’art, plus spécifiquement le rap, apparait parfois comme une passion bénéfique car elle lui permet d’extérioriser ce qu’il ressent et de parler de lui. Par exemple, .jeunarogant. est une véritable démonstration, une leçon de rap où Advm montre, que ce soit par son talent ou ses phases arrogantes et insolentes, qu’il est tout simplement le « futur meilleur rappeur français » malgré son jeune âge. De plus, le rap semble être le seul moyen pour lui d’avoir de l’argent, et son appétit pour l’argent parait insatiable. Il l’exprime d’ailleurs plusieurs fois dans l’album, que ce soit sur .jeunarogant. avec « J’ai refusé Nouvelle École parce que 100K c’est pas assez pour l’futur meilleur rappeur français » ou sur .à la C. avec « Envoie des talles, envoie des talles, envoie des talles, envoie des talles, envoie-en plus, c’est pas parce que c’est une passion qu’c’est du bénévolat ». Sur .tisweed. et .enfin changer. (outro), l’artiste révèle les atouts primordiaux de la musique, vitaux pour lui. En effet, il prétend que l’inspiration est indispensable pour avoir la belle vie, que le rap lui permet de parler de lui à des gens, de calmer son ego, que rapper lui permet d’aller moins mal et qu’écrire, c’est son « meilleur atout ». Cependant, ces deux morceaux sont assez paradoxaux puisque dans les mêmes couplets il critique énormément ce qu’il glorifie, l’art, le rap, l’écriture. Si dans son couplet sur .tisweed., il se contente d’affirmer sa dépendance à l’alcool afin de pouvoir continuer à écrire, il mène un véritable procès contre le rap sur .enfin changer. (outro). Dans un premier temps, il lui reproche de l’avoir plongé dans une solitude inguérissable et de l’avoir rendu aussi triste. Dans un second temps, il se met à envier les gens rangés, à l’aise dans le conformisme, dotés d’une « belle maison, une belle famille ». Il envie surtout leur stabilité, qu’elle soit mentale ou financière, car ils vivent loin de l’art, loin des rêves pleins de risques demandant autant de travail que d’espoir. Il se met même à rejeter ses propres rêves, car selon lui « C’est pas un rêve, c’est une passion et la passion ça pue la merde », et il finit par regretter d’avoir stoppé les études. Il semble coincé par une sorte de pacte avec l’art, lui permettant de s’exprimer, d’exercer sa passion mais de tout sacrifier en échange, du temps à l’argent en passant par le bonheur. Dans un second temps, il critique le processus intimiste de l’art, l’obligation qu’il a de se livrer constamment à un auditeur lambda (qu’il détesterait certainement s’il le connaissait) lorsqu’il rappe, l’obligation de lui livrer ce qu’il n’oserait jamais dire à ses proches les plus chers. Dans un dernier temps, il blâme le rap d’être la seule chose qu’il sait faire, que cet unique moyen d’expression, qu’il désigne comme « son meilleur atout », l’a empêché de parler aux gens de ce qu’il a sur le cœur, car il ne peut plus se confesser qu’à son micro et sa piste d’enregistrement. De plus, son absence de confiance en soi l’empêche de comprendre les compliments sur ses sons, car il a une si piètre opinion de lui-même qu’il n’arrive pas à croire que des gens puissent l’aimer lui et sa musique plus que lui. Cette haine envers lui-même, il l’arborait déjà dans le morceau précédent, .enfin s’oublier., avec « j’me répugne moi-même, les complexes s’amplifient, j’enlève la cagoule au moment où j’me trouve le plus laid possible ». Ce rejet de la musique est d’ailleurs présent dès l’intro de l’album, où il prétend que le rap ne lui a rien apporté, que par sa faute il n’a ni argent ni plaisir dans son travail, et qu’il lui impose un train de vie qu’il hait. Le rap a donc beau être sa passion, il le rend triste, dépendant à l’argent (comme rappelé sur .croire c la sécurité.), détruit son mental, son temps, et ses perspectives d’avenir paisibles et heureuses, mais surtout il l’enchaîne à son addiction mortelle. A plusieurs reprises, il montre ce lien dangereux entre alcool et rap, où d’un côté il besoin de l’alcool pour rapper, puisqu’il lui apporte la tristesse nécessaire à l’inspiration, et de l’autre il a besoin du rap pour avoir de l’argent et par conséquent de l’alcool puisqu’il dit lui-même sur .croire c la sécurité., « J’dépense ma thune dans les bars ». Advm se retrouve donc bloqué dans un cercle vicieux, une boucle éternelle dont rien ne semble pouvoir le sortir : même s’il essaye d’arrêter de boire, il doit faire de l’argent, il doit donc rapper mais pour cela il est obligé de boire, et pour boire, il lui faut de l’argent. Il est donc bloqué, prisonnier de ses deux addictions, et il résume cet enchaînement à ce qui le tue sur .dans le sang. (conclusion) avec « Des bruits d’chaines, des bruits d’chaines, des bruits d’chaines, on est les esclaves de nos addictions, on est les esclaves de nos addictions ». Cette boucle infernale qui oblige le rappeur à « oublier encore » ses résolutions constamment, on la retrouve même dans la construction de l’album et de ses productions. En effet, les dernières notes de l’outro sont semblables aux premières de l’intro, et les deux morceaux s’enchainent parfaitement. Ainsi, la dernière instrumentale ne s’arrête jamais et renvoie au début de l’album, le rendant infini. On peut penser que l’auditeur devrait « oublier encore » l’album à chaque écoute, et ainsi l’écouter sans s’arrêter, à l’instar d’Advm qui enchaine rap et alcoolisme jusqu’à ce que la mort le stoppe. Mais dans cet océan alcoolisé de déprime, dans lequel l’odeur de la mort se répand, une faible lumière luit dans les abysses. Cette lumière, c’est la seule issue, le seul moyen pour Advm d’échapper à son triste destin. Cette lumière, c’est l’espoir, cette lumière, c’est l’amour.
L’espoir et l’amour, addictions salvatrices ?
Face au rap et ses conséquences, Advm s’arme d’un sentiment en quantité infinie, l’espoir. Et contrairement à tout ce que côtoie de près comme de loin le jeune artiste, l’espoir ne lui apporte que du bien. Il ne peut donc pas réellement être considéré comme une addiction mais à l’inverse comme un médicament, le sauvant de l’une de ses addictions. S’il est évoqué à de nombreuses reprises au fil de l’album, .croire c la sécurité. constitue le morceau essentiel sur l’espoir. Sur le premier couplet, Advm se plaint de tous ses problèmes liés au rap et à l’argent, mais qu’il termine par « J’pense qu’au rap, heureusement j’ai d’l’espoir ». Cette phase pleine d’espérance fait le pont avec le refrain où il glorifie également cet espoir vital et avec le deuxième couplet, construit en opposition au premier. En effet, au lieu de se plaindre, le rappeur affirme sa détermination et il se persuade qu’il va réussir. Ce changement d’humeur soudain est dû à la présence de l’espoir au milieu du morceau, seul moyen pour Advm de « vivre quand tout c’que tu vis n’a plus de sens ». Il sacralise l’espoir, en l’affiliant à la sécurité et en s’appuyant sur son vécu pour démontrer que croire, garder espoir finit toujours par porter ses fruits. Ainsi, cet espoir lui fait regagner une certaine détermination, lui permettant de quitter le travail dont il se plaignait sur le premier couplet, et de passer de « J’en peux plus d’être conditionné par l’argent » à « On a tout fait pour le faire et on va tout faire pour le vivre ». Au-delà de ce titre, on retrouve la présence de l’espoir sur l’outro, aux côtés d’une autre thématique chère pour le jeune homme, l’amour. Effectivement, à l’instar de l’alcool ou du rap, l’amour est une thématique importante de l’album, et il est immuablement associée aux femmes. Et l’amour chez Advm, c’est avant tout une question de paradoxe. En effet, l’amour l’aide en lui faisant du mal, c’est une véritable addiction salvatrice. D’un côté, comme il le raconte sur .jusqu’à plus tard., l’amour lui procure un plaisir éphémère, qu’il ressent « le temps d’une nuit » avec son ex, avant qu’elle ne redevienne un ancien amour, jusqu’à la relation sexuelle suivante. D’un autre, il écrit sur .avec leurs cœurs., en featuring avec Jeunesaint, qu’il se force à aimer des femmes qu’il déteste, qu’il se sent enfermé par les relations amoureuses, ces mêmes relations qui lui font perdre l’inspiration, vitale pour rapper. Ce paradoxe, il l’exprime de manière explicite de plusieurs manières : avec des hyperboles comme « prison dorée », des parallélismes comme « pendant une nuit j’les aime alors que j’les déteste complètement » et « On va bouger jusqu’à tard, on va regretter jusqu’à tard » ou encore des négations comme « Faire l’amour sans amour », « J’pourrais la quitter mais jamais arrêter d’la voir » et « Elle m’plait que quand j’la vois plus ». A travers ce paradoxe amoureux, Advm nous fait comprendre que seul son ex peut encore lui faire ressentir de l’amour, malgré la tristesse qui accompagne son absence temporaire. L’adjectif « salvateur » est approprié pour parler d’amour car sur .un JTM sans réponse., il prétend que « mes larmes sont parties quand on s’aimait ». A propos de leur séparation, le jeune artiste semble être le fautif, et il exprime son regret d’avoir rendu son ex triste à plusieurs reprises. Cette addiction peut être reliée aux autres car elle est également infinie. En effet, Advm passe son temps à aimer son ex, à « oublier encore » qu’il l’aime toujours, à voir d’autres femmes et à se rendre compte que la seule qu’il aime c’est son ancienne copine. Il résume cette situation éternelle sur .avec leurs cœurs. avec « Elle, j’méritais pas son amour Les autres méritaient pas une rivale aussi belle C’est ça en boucle, c’est ça ma vie ». Si l’amour est donc une addiction, le bien qu’il lui apporte est indéniable, à l’instar de l’espoir. Ces deux thématiques bienfaitrices sont d’ailleurs réunies sur le morceau primordial de l’album, .enfin changer. (outro). On retrouve les deux dans les mêmes phases quand Advm rappe « tout c’qu’elle m’a apporté demain ça ira mieux, demain Les poings m’enferment, bordel J’peux pas l’oublier, elle m’a bordé ». Sur ce morceau, il glorifie les deux et va même, après s’être critiqué tout l’album, jusqu’à essayer de s’aimer lui-même. L’espoir et l’amour ajoutés aux paroles introspectives constituant son exutoire lui font beaucoup de bien et lui apportent de la détermination et de la résolution. Après avoir passé 4 minutes à comprendre ses problèmes, à exprimer son amour et à affronter ses addictions, Advm arrive enfin à éprouver un besoin de changement, un besoin de vivre avant que ses addictions ne le tuent. Il a envie d’être en bonne santé, il a envie de vivre, et l’espoir change son envie de changer en « il faut qu’je change » puis en « J’crois qu’j’vais enfin changer ». Et c’est ici que la boucle éternelle se brise, qu’Advm détruit ses addictions et que l’album se termine. En effet, selon la volonté de l’auditeur, l’outro pourrait représenter le dernier morceau de l’album, de par sa définition ( selon Wikipédia, une outro c’est la « Séquence finale d’une vidéo venant après la conclusion ») et de par ce qu’elle représente pour Advm. De plus, cette théorie est soutenue par le rappeur qui déclare sur .enfin s’oublier. « la vraie outro c’est pas la dernière track dans chacun d’mes projets Tu les comprendras mieux quand t’écouteras celle d’après ». Le morceau serait donc une fin alternative, une sorte de happy ending, en opposition à la conclusion où Advm finit tué par l’alcool. Sur cette fin heureuse, le rappeur arrive enfin à croire, à croire qu’il va vivre, et croire, c’est une sécurité.
Conclusion
Au-delà d’être l’un des meilleurs projets de 2023, .s’oublier encore. est un album particulièrement émouvant. Que ce soit au niveau des flows, des mélodies, des paroles ou de l’interprétation, Advm arrive à être touchant simplement en parlant de ses addictions, et à aider un auditeur qui pourrait s’identifier à son alcoolisme ou sa vie d’artiste. En conclusion, .s’oublier encore., c’est un album qu’on aimerait, comme son nom l’indique, oublier pour le redécouvrir.
Ecrit par Lucien Rocques