Juste Un Peu De Ciel, la quête du bonheur d’AnNie .Adaa
« Le chien – quelle drôle de bête ! – a sa sueur sur sa langue et son sourire dans sa queue. » écrivait
Victor Hugo dans l’Homme qui rit.
Près de 150 ans plus tard, un chien à forme humaine du nom d’AnNie .Adaa semble bien posséder cette rage décrite par l’allégorie d’Hugo. Cependant, ce « sourire dans sa queue », il semble le chercher lui-même dans les tréfonds de son âme. En effet, l’accès au bonheur lui semble impossible à cause de la fatalité du temps qui passe et de la tristesse provoquée par la solitude.
Alors, AnNie .Adaa est-il vraiment un chien libre dépourvu de maitre, et si oui, cette liberté lui suffit-elle pour être heureux ? Ce sourire caché dans sa queue, peut-il le revêtir, et les « clés de la maison » qu’il évoque constamment, va-t-il finir par les retrouver ?
Retroussez vos babines, fixez le ciel, si vous avez un chien, ôtez-lui sa laisse, s’il fait beau dehors,
sortez, car nous allons plonger dans le monde bestial et céleste de Juste Un Peu De Ciel, le premier
album d’AnNie .Adaa .
Une rage animale et ambitieuse
Avant même d’écouter l’album, l’animalité d’AnNie est tangible, que ce soit dans la cover, peuplée de chiens, dans ses morceaux précédents (l’EP CHIEN, le morceau DanNy the Dog…) mais surtout dans ses clips. En effet, dans le premier clip dévoilé avant la sortie de l’album, celui de SATURÉ, AnNie .Adaa rappe avec un imposant masque de chien. Au-delà de l’animalité du rappeur, il possède une émotion propre à lui-même et au chien, la rage, que ce soit dans les flows, l’instrumentale (produite par Jesza et Jim Casanova, comme la quasi-totalité de l’album), la voix ou les paroles. A la fin du clip musical, le rappeur remet des chiens en liberté et raye leurs noms au marqueur sur une feuille. Cette mission libératrice s’incarne dans une phase du premier morceau de l’album, « pour les chiens comme moi qui cherchent encore la maison, un jour on trouvera la clésous le paillasson ». Il faudrait donc prendre cette phase au sens figuré, car au lieu de rendre les chiens à leur maitre, de les ramener dans leur maison, AnNie .Adaa les délivre de leur laisse et de l’asservissement humain. Le clip de Glacé semble s’inscrire dans la continuité du clip précédent, puisqu’on y voit le rappeur coller illégalement des affiches avec inscrit « lost dog », en référence
aux chiens qui « cherchent encore la maison ». La « clé », ce serait donc la liberté, et « la maison » correspondrait au monde extérieur, terrain de jeu du chien, qu’AnNie .Adaa compte bien conquérir entièrement, par la rage.
Si dans la moitié des morceaux de l’album, le rappeur rappe et parfois même chante de manière plus calme, l’autre moitié des morceaux fonctionne en totale opposition avec cette tranquillité émotive, puisqu’il y exprime sa rage et sa haine. Dans les morceaux SATURÉ, GLACÉ et LE MONDE DE DEMAIN, sa rage au ventre devient presque palpable, et s’incarne, au-delà de sa voix ou de ses flows, dans les paroles, comme « les murs sont blancs avec des taches de sang, y a des trous quand je frappe dedans » pour sa violence et les personnifications « La rage elle veut pas m’lâcher, comme si on avait pactisé » pour sa rage ainsi que « j’baigne dans la haine depuis que l’ennemi me gagne » pour sa haine. Pris par toutes ces émotions ravageuses, il se métamorphose en chien, si bien qu’il affirme sur SATURÉ « j’vois plus l’humain en moi j’deviens l’animal ».
Cette rage, elle a un but, elle sert à nourrir l’ambition gargantuesque qui dévore AnNie. Il l’exprime à plusieurs reprises dans l’album, que ce soit en répétant à deux reprises « j’veux le sommet » ou en nous adressant « gardez vos coupes j’veux l’Graal ». Ce qu’il veut, c’est le monde entier, immédiatement, pour lui et les siens, les chiens, comme il l’affirme sur SATURÉ avec « ma bande de chiens va affronter le monde » ou sur LE MONDE DE DEMAIN avec « « Le monde sera à nous dès demain ». On comprend le but de cette ambition lorsqu’il chante « Pour ce monde j’suis pas humain, j’reste qu’un chien » sur DOGMAN.
Cela explique à la fois pourquoi il veut le conquérir et à la fois pourquoi il s’identifie comme un chien, parce que le monde l’a rejeté pour sa différence, l’a écarté parce qu’il n’entrait pas dans la norme ; à l’instar du chien, rejeté par les gens qui ont peur de son physique et de sa rage et souvent mis en laisse. AnNie souhaite s’emparer du monde afin d’être libre car comme il l’affirme sur LE MONDE DE DEMAIN, « oui c’est moi le chien, j’cherche encore les clés d’la maison ». Ainsi, en parlant des chiens, AnNie s’adresse à tous ceux qui souffrent, qui sont rejetés simplement parce qu’ils sont différents. S’il exprime cette universalité dans la différence sur l’album avec « Pour tous ceux qui souffrent, sur qui le vent souffle, j’me reconnais en vous » ou encore « « où sont les miens à qui on a lâché la main ? », il explique dans une interview la métaphore « pour les chiens qui cherchent encore les clés de la maison ». En effet, dans celle accordée au média La Face B, il explique qu’elle s’adresse « à ceux qui ne se sentent pas totalement compris », et que trouver « les clés de la maison » revient « à se sentir bien dans des espaces, que tu sois une personne LGBT, que tu sois noir, arabe, asiatique ». Cependant, retrouver les clés de la maison, être heureux lorsqu’on appartient à une minorité, que ce soit pour notre couleur de peau, notre orientation sexuelle ou même pour notre personnalité, est une quête des plus ardues. A moins d’«affronter le monde » comme le projette AnNie. Adaa, il semble difficile d’être accepté pour ce que l’on est dans ce monde, et parfois, ce rejet de la société tend à isoler les minorités, et AnNie semble être le premier à en souffrir.
Un cœur écrasé par la solitude et le temps qui passe
Juste Un Peu De Ciel, c’est avant tout un album marqué par la tristesse et la souffrance. De l’intro à l’outro, en passant par le featuring et l’interlude, pas un seul morceau ne passe sans qu’AnNie ne rappe au moins une phase qui témoigne de son mal-être intérieur. Au fil de Juste Un Peu de Ciel, il associe ses larmes à un fleuve, déplore son moral « gris comme le plomb », sa vision « toute grise, toute froide » et son cœur « en vrac » à un point où il en vient à se demander « est-ce que mon cœur bat encore, ou il est froid comme la pierre ? » deux morceaux plus loin. Si la pression, le stress et ses crises affectent son état intérieur, sa tristesse semble causée par deux grands despotes, la solitude et le temps qui passe.
S’il parle beaucoup des siens, de sa meute, AnNie .Adaa est un chien solitaire. Cependant, cette condition semble involontaire car il peine à être heureux loin des autres. Il le fait comprendre dès la première minute de l’album, avec « Solitude me tape comme un ballon de foot ». La violence renvoyée par cette comparaison est à peine hyperbolique puisque dans les morceaux DOGMAN et ALL ALONE, il va montrer l’étendue de la souffrance causée par sa solitude et à quel point il a besoin des autres. Dans le clip de DOGMAN, où il est complètement seul, perdu dans l’immensité de la nature, il rappe « Quand je parle j’entends de la disto, en fait j’suis seul et c’est agressif », signifiant qu’il se parle tellement à lui-même que ce qu’il dit a fini par être déformé. Le morceau suivant annonce la couleur de par son titre, ALL ALONE. Sans grande surprise, le morceau est triste de la première à la dernière phase, mais dans cet océan de manque et de douleur, ce qui retient l’attention, c’est l’aspect romantique de la solitude d’AnNie. En effet, durant trois minutes, le rappeur s’adresse à une femme, nous faisant comprendre dès les deux premières phases du morceau qu’il s’agit de son ex-petite amie, avec « Dis-moi c’que ça fait d’aimer, tu le disais avec tes yeux ». Il s’adresse à elle afin de lui montrer toute la douleur intérieure que son départ a causée. Il tient également à lui rappeler à quel point il pense à elle avec « il reste ton nom dans le sable, j’fais tout pour pas qu’il s’efface » et surtout « même si c’est un mirage, j’peux encore voir ton visage, j’ferais tout pour un miracle… Et merde, j’suis seul, j’suis seul ». Le constat terrible qu’il fait à la fin de cette phase détermine la véritable cause de sa triste solitude : s’il est triste, ce n’est pas parce qu’il est seul, mais qu’il n’a plus personne pour l’aimer comme cette fille l’aimait, s’il n’y a « plus rien qui bat sous la poitrine » c’est parce qu’il n’existe plus personne pour lui donner de l’amour. Et pour ne pas améliorer son état déplorable, il semble souffrir considérablement du temps qui passe.
D’avantage même que la solitude, le temps qui passe est un thème universel, qui unit les humains dans leur souffrance commune, comme le rappelle AnNie .Adaa sur DENTS DU BONHEUR avec « le temps qui court, le temps nous soude ». Néanmoins, ces quatre derniers mots sont bien les seuls à reconnaitre des avantages au passage inarrêtable du temps, puisque sur GLACÉ il le rend responsable de son stress et de sa pauvreté avec « Le temps il passe, et j’ai toujours pas graille », lui reproche son aspect éphémère sur LE MONDE DE DEMAIN avec « le temps passe vite » et bien pire il l’associe à sa mort prochaine sur DOGMAN avec « je tue le temps avant qu’il le fasse ». Au delà de ce combat vain contre le temps et de l’image de la mort, on ressent dans ces quelques mots la lassitude d’AnNie pour la vie. La solitude et l’absence d’amour dans sa vie l’ont tellement détruit qu’il ne possède plus la moindre raison de vivre, et se contente de « tuer le temps » en rappant ou en observant le ciel.
Ce désintérêt pour la vie causé par tous ses maux va le pousser à vouloir en finir, à se donner la mort avant qu’elle ne finisse inéluctablement par s’en charger comme il le rappelle souvent dans l’album. S’il finit par réprimer ses envies suicidaires sur LE MONDE DE DEMAIN avec « Un pied dans le gouffre et mon moi me résonne », il semble au bord du saut de l’ange sur ALL ALONE lorsqu’il rappe « si j’me jette j’aurais plus peur du vide », après avoir énuméré dans le même morceau les raisons qui ont pu l’amener à une telle idée avec « rien qui bat sous la poitrine », « dedans c’est gelé, on ne peut plus rien sauver » ou encore « Y a tout qui crame, à l’intérieur aussi ». Ce « gouffre », ce « vide » que le rappeur associe à son potentiel suicide est représenté dans le clip de DOGMAN par deux gigantesques gouffres, le premier en pierre et lumineux, le second naturel, sombre et dont la profondeur semble infinie. Si le lieu qui éveille l’envie de mourir chez AnNie est présent dans ce clip-là précisément, ce n’est pas anodin. En effet, si la mort est représentée dans le clip, c’est parce qu’elle y est au même titre que les deux grands tourmenteurs du rappeur, la solitude et le temps qui passe, représentés ensemble dans la même séquence. En effet, vers la fin de la vidéo, le rappeur est assis, seul, encapuché et triste, afin de représenter la solitude, et les nuages passent à une vitesse accélérée, afin de représenter le temps qui passe. Cette séquence suit les différents plans sur le gouffre sombre et profond, afin de montrer que ce sont la solitude et le temps qui ont donné de telles idées noires au rappeur.
Mais si quasiment tous les morceaux sont tristes, si AnNie .Adaa est autant ravagé intérieurement,
pourquoi l’album se nomme Juste Un Peu De Ciel, pourquoi le premier morceau contient le mot
bonheur, pourquoi la pochette présente un ciel ensoleillé et pourquoi donc le rappeur affirme
qu’écouter l’album lui procure beaucoup de bien ? Pour le comprendre, il faut écouter le tout
dernier morceau en featuring avec la chanteuse Elisa Difallah, LARMES DE JOIE.
Un espoir céleste
LARMES DE JOIE, c’est avant tout un morceau qui parle de ciel, de soleil, et pour le comprendre, il faut se pencher sur le dernier thème de l’album, celui qui le démarque des autres projets d’AnNie, la météo. Dans plusieurs chansons de l’album, c’est avant tout à la tristesse qu’il associe le temps qu’il fait, que ce soit sur SATURÉ avec « fuck le gris du ciel » et « jamais une belle journée pour pleurer », sur ALL ALONE avec « Dehors c’est gris, aujourd’hui ça pue la merde, y a tout qui crame, à l’intérieur aussi » ou encore sur l’interlude lorsqu’il dit « maintenant le ciel il est flou, on voit tellement noir que ça nous a rendu fou ». Lorsqu’il fait moche dehors, le rappeur déprime, et s’enfonce dans sa tristesse déjà bien installée dans son cœur. Il semblerait donc exister un lien entre le temps qu’il fait dehors et le temps qu’il fait dans son cœur.
En effet, ce lien est bien présent également lorsqu’il fait beau puisqu’il rappe sur DENTS DU BONHEUR « il fait beau dehors, pas du tout dedans, mais j’ai montré mes dents ». Cette phase signifie que même si la météo ne pourra jamais lui faire oublier toute la tristesse et la souffrance qu’il porte en lui, il essaye de s’ouvrir à la joie, en montrant ses dents, de manière à faire refléter le soleil sur son âme grâce à son animalité représentée par ses dents. Il explique en interview que lorsqu’il a écrit cette phase, il faisait beau dehors, et au lieu d’aller faire des concerts, il devait rester bloqué chez lui à cause de ses dents de sagesse. Il poursuit cette image sur les quatre phases suivantes avec « le ciel s’arrêtera de briller quand j’arrêterai de prier, le ciel s’arrêtera de briller quand j’arrêterai de crier ». Si les deux premières phases font référence au ciel extérieur, où AnNie explique que tant qu’il prie, Dieu lui viendra en aide, les deux suivantes semblent correspondre à son propre ciel intérieur. Effectivement, tant qu’il crie, qu’il se libère par sa rage animale comme vu précédemment, son état restera bon, il continuera à briller.
Cependant, crier et montrer ses dents est bien insuffisant car au-delà de la météo, lorsque le rappeur parle du lien entre intérieur et extérieur, c’est tout sauf en bien. En effet, à l’exception du fait qu’il préfère le monde extérieur et naturel au monde intérieur et matériel car il « parle à Dieu dehors pas dans une église », il semble souffrir de ce lien permanent entre lui et le monde, car lorsque l’un va mal, il entraine l’autre dans sa souffrance, et inversement. Effectivement, lorsqu’il va mal, que ce soit à cause de sa solitude ou du temps, cela rend sa personne extérieure mauvaise comme il le rappe sur SATURÉ avec « à l’intérieur, c’est saturé, à l’extérieur, je veux tirer », et à l’inverse, lorsque le monde autour de lui le met dans une situation dangereuse, il explose intérieurement comme il le rappe sur LE MONDE DE DEMAIN avec « à l’intérieur, j’ai peut-être entendu boum, à l’extérieur j’entends la sirène ».
Au milieu de toute cette tristesse, le dernier morceau apparait comme la lueur d’espoir au bout d’un tunnel de souffrance, comme un rayon de soleil en pleine tempête, et le peu de bonheur qu’il véhicule comparé au raz-de marée de tristesse de l’album donne sens à son nom, Juste Un Peu De Ciel. A l’opposé de chaque morceau de l’album, sur ce featuring avec Elisa Difall, AnNie .Adaa est heureux, il éprouve de la joie, même lorsqu’il fait moche. Dès la première phase, « mes yeux se mettent à viser le ciel », l’espoir s’empare du morceau, le rappeur est bien décidé à sortir de sa déprime intérieure grâce à la clarté extérieure. Quelques secondes plus loin arrive la phase libératrice, qui délivre définitivement le rappeur de tous ses démons intérieurs : « c’est donc ça des larmes de joie, là j’peux montrer mes dents ». Toute la tristesse, toute la souffrance, toute la déprime accumulée au fil de l’album et de sa vie, il a réussi à la transformer en joie, en pleurant ou autrement dit, en extériorisant ses émotions, transformant les pensées tristes en larmes de joie. En se tournant vers l’extérieur, il s’ouvre à la joie et au beau temps, et, comme lors du premier morceau, il peut « montrer ses dents » afin de refléter la météo extérieure sur son état intérieur. Il prouve ensuite qu’il est réellement heureux de manière explicite avec « j’me sens mieux depuis quelques mois » et « un peu de lumière dans le bout de ma tête », puis, se met à énumérer des activités de la vie quotidienne qu’il peut enfin réaliser, comme dormir, tomber amoureux et même être en paix, ce qui parait impensable lorsque l’on écoute des morceaux comme SATURÉ ou LE MONDE DE DEMAIN. Il met fin à ses deux tourmenteurs en quelques phases, avec la voix des premières secondes du morceau qui dit « on a besoin des autres pour exister » pour vaincre sa solitude et avec « j’me vois vivre jusqu’à vieux » pour retarder le temps qui passe, vivre jusqu’à bien plus qu’il ne le prévoyait dans les autres morceaux de l’album. Le refrain est une véritable explosion de joie, en fermant les yeux pendant qu’il répète « et j’me sens mieux, parce qu’il fait beau », on peut presque sentir le soleil taper sur notre peau et ses reflets faire plisser nos yeux. Comme le dit la chanteuse Elisa Difall sur son couplet « j’avais presque oublié, qu’après l’hiver venait l’été ». En effet, s’il se « sent mieux depuis quelques mois », cela semble simplement dû au changement de saison, au soleil qui a remplacé le mauvais temps. Cependant, cela va plus loin puisque sur le refrain, il chante « j’me sens mieux même si le temps est pluvieux, parce qu’il fait beau », révélant ainsi que même le lien entre lui et la météo n’affectera plus sa joie, que lorsqu’il fait beau, c’est avant tout en lui et que toutes les tempêtes du monde ne pourront rien y faire.
Conclusion
A une heure où le rap français s’enferme dans sa tristesse casanière, une bouffée d’air frais comme Juste Un Peu De Ciel, qui reste pleine d’espoir sans jamais oublier qu’on ne devient pas heureux sans verser quelques larmes, ne peut que faire du bien à quiconque l’écoute. De plus, AnNie .Adaa est un rappeur extrêmement doué, que ce soit dans la forme ou dans le fond, et qui possède un univers unique et original. Juste Un Peu de Ciel, c’est un album qui nous invite à vivre, à sortir, à regarder plus souvent le ciel, à aller vers les autres, mais surtout, si l’on se sent mal, à pleurer, car avec un peu de chance,
nos sourires tristes deviendront des larmes de joie.
Ecrit par Lucien Rocques